11 erreurs à éviter pour un compost réussi

Le compostage est une technique écologique et économique pour transformer vos déchets organiques en un fertilisant naturel et riche en nutriments pour votre jardin.

Si l’idée de composter vous semble séduisante, il est essentiel de connaître les erreurs à éviter pour obtenir un compost sain et efficace.

Dans cet article, je vous dévoile les 11 choses à ne surtout pas mettre dans votre compost pour éviter les mauvaises surprises.

1. Les produits laitiers et les œufs

Les produits laitiers, comme le lait, le fromage ou le yaourt, ainsi que les œufs, sont riches en protéines et en graisses. Bien qu’ils soient des déchets organiques, ces aliments peuvent provoquer des mauvaises odeurs et attirer des nuisibles, comme les rongeurs ou les insectes. De plus, ils se décomposent lentement et peuvent déséquilibrer le processus de compostage.

• Conseil : Vous pouvez toutefois composter les coquilles d’œufs, qui apportent du calcium et aident à l’aération du compost.

2. Les viandes et les poissons

Comme les produits laitiers et les œufs, les viandes et les poissons sont riches en protéines et en graisses. Leur décomposition génère des odeurs désagréables et attire des animaux indésirables. De surcroît, ces aliments sont susceptibles de contenir des bactéries pathogènes, comme la salmonelle ou l’E. coli, qui peuvent contaminer le compost et nuire à la santé des plantes et des humains.

• Astuce : Si vous tenez absolument à composter vos restes de poisson, enterrez-les profondément dans le sol pour éviter les nuisibles et les odeurs.

3. Les agrumes et les oignons

Les agrumes, tels que les oranges, les citrons ou les pamplemousses, et les oignons sont acides et peuvent perturber l’équilibre du pH du compost. De plus, leur forte teneur en huiles essentielles peut inhiber l’activité des micro-organismes responsables de la décomposition des déchets. Enfin, certains agrumes, comme les oranges amères ou les citrons bergamote, sont toxiques pour les vers de terre, qui jouent un rôle crucial dans le processus de compostage.

1. Remarque : Vous pouvez néanmoins composter les épluchures d’agrumes et d’oignons en petite quantité, à condition de les mélanger avec d’autres déchets verts et bruns pour favoriser leur décomposition.

4. Les mauvaises herbes et les plantes malades

Les mauvaises herbes, comme le liseron, le chiendent ou la renouée du Japon, sont envahissantes et peuvent proliférer dans votre compost, voire contaminer votre jardin. De même, les plantes malades ou infestées par des parasites, comme les pucerons, les cochenilles ou les champignons, peuvent transmettre leurs problèmes aux autres végétaux via le compost. Il est donc préférable de les éliminer par d’autres moyens, comme le brûlage ou l’enfouissement.

• Exception : Vous pouvez composter les mauvaises herbes sans graines et les plantes légèrement malades si votre compost atteint une température élevée (60 à 70°C) pendant plusieurs jours, ce qui tue les germes et les œufs de parasites.

5. Les déchets non organiques

Les déchets non organiques, comme le plastique, le verre, le métal, les textiles synthétiques ou les piles, ne sont pas biodégradables et n’ont pas leur place dans un compost. Ils peuvent polluer le sol, voire intoxiquer les plantes et les animaux.

• Rappel : Triez vos déchets non organiques selon les consignes de recyclage de votre commune et déposez-les dans les conteneurs appropriés.

6. Les cendres de bois traité, de charbon ou de barbecue

Les cendres de bois non traité, comme les branches ou les feuilles, sont un excellent amendement pour le compost, car elles apportent des minéraux, comme le potassium et le phosphore. En revanche, les cendres de bois traité, de charbon ou de barbecue contiennent des substances chimiques, comme des métaux lourds, des hydrocarbures ou des additifs, qui sont toxiques pour les micro-organismes, les vers de terre et les plantes. De plus, ces cendres sont alcalines et peuvent déséquilibrer le pH du compost.

• Précaution : Évitez de récupérer les cendres de votre cheminée ou de votre barbecue pour votre compost, sauf si vous êtes certain qu’elles proviennent de bois non traité et naturel.

7. Les excréments d’animaux domestiques

Les excréments d’animaux herbivores, comme les lapins, les cochons d’Inde ou les chevaux, sont de bons apports pour le compost, car ils sont riches en azote et en micro-organismes. Toutefois, les excréments d’animaux carnivores ou omnivores, comme les chiens, les chats ou les poules, sont déconseillés, car ils peuvent contenir des parasites, comme les vers intestinaux, les protozoaires ou les bactéries, qui sont pathogènes pour l’homme et les plantes.

• Alternative : Vous pouvez composter les excréments d’animaux domestiques dans un composteur spécifique, appelé « lombricomposteur » ou « vermicomposteur », qui utilise des vers de terre pour décomposer les matières organiques et détruire les agents pathogènes.

8. Les plantes toxiques ou allergènes

Les plantes toxiques, comme la belladone, le datura ou la digitale, contiennent des substances chimiques dangereuses pour la santé humaine et animale. Si ces plantes se retrouvent dans votre compost, elles peuvent contaminer le sol et les cultures, voire provoquer des intoxications ou des allergies. De même, les plantes allergènes, comme l’ambroisie, le bouleau ou l’ortie, peuvent causer des désagréments respiratoires ou cutanés chez les personnes sensibles.

• Conseil : Identifiez les plantes toxiques ou allergènes de votre jardin et éliminez-les séparément du compost, par exemple, en les brûlant ou en les mettant dans la poubelle.

9. Les aliments salés, épicés ou gras

Les aliments salés, épicés ou gras, comme les chips, les biscuits apéritifs, les sauces piquantes ou les restes de friture, peuvent nuire au processus de compostage. En effet, le sel, les épices et les graisses inhibent l’activité des micro-organismes et des vers de terre, ralentissent la décomposition des déchets et altèrent la qualité du compost. De plus, ces aliments sont susceptibles d’attirer les nuisibles, comme les rongeurs, les mouches ou les fourmis.

• Astuce : Privilégiez les déchets de cuisine sains et variés, comme les épluchures de légumes, les fruits abîmés, le marc de café, le thé ou le pain sec, pour enrichir votre compost et favoriser sa biodiversité.

10. Les résidus de pesticides ou d’herbicides

Les résidus de pesticides ou d’herbicides, comme les restes de plantes traitées, les emballages de produits chimiques ou les terreaux contaminés, sont néfastes pour le compost et l’environnement. Ces substances toxiques peuvent détruire les micro-organismes, les vers de terre et les insectes utiles, perturber l’écosystème du compost et polluer le sol, l’eau et les aliments.

• Principe : Adoptez des pratiques de jardinage écologiques et responsables, en évitant les pesticides ou les herbicides chimiques, en privilégiant les méthodes naturelles de lutte contre les ravageurs et les maladies, et en sélectionnant des plantes résistantes et adaptées à votre climat et à votre sol.

11. Les gros morceaux de bois ou de branches

Les gros morceaux de bois ou de branches, comme les troncs d’arbres, les souches ou les haies, sont difficiles à composter, car ils se décomposent très lentement et nécessitent une grande quantité d’énergie et de nutriments. De plus, leur taille et leur poids peuvent entraver l’aération et le mélange du compost, ce qui favorise la fermentation anaérobie et la production de gaz à effet de serre, comme le méthane ou l’ammoniac.

• Solution : Broyez ou hachez les gros morceaux de bois ou de branches en petits fragments, utilisez-les comme paillis pour protéger et nourrir le sol, ou recyclez-les en bois de chauffage, en bricolage ou en perchoirs pour les oiseaux.

En résumé, un compost réussi repose sur un mélange équilibré et diversifié de déchets organiques, verts et bruns, qui favorisent la décomposition et la vie microbienne, tout en évitant les erreurs et les dangers mentionnés dans cet article. En respectant ces 11 règles d’or, vous obtiendrez un compost sain, fertile et respectueux de l’environnement, qui contribuera à la beauté et à la productivité de votre jardin, ainsi qu’à la préservation de notre planète.

Alors, n’hésitez plus à vous lancer dans l’aventure du compostage, en faisant preuve de vigilance, de curiosité et d’expérimentation. Et n’oubliez pas de partager vos astuces, vos succès et vos échecs avec vos amis, vos voisins ou vos collègues jardiniers, afin de créer une communauté solidaire et informée, qui cultive la terre et la vie avec passion et sagesse.